Yaweh El Lyon

Je sais que ces derniers temps je ne te parle que pour exposer mon cœur. Même pas je prend la peine de te louer. Je parle à des amis, je parle à des connaissances pour me sentir mieux. Mais je sais que je devrais te parler le plus à toi. Toi qui m’écoute le mieux .

Je ressens tes paroles dans mon cœur. Celles que tu m’as dite et que j’ai gardé. Yaweh tu es El Lyon. Et ce chant resonne dans mon cœur. Comme pour me rappeler que tu es là, présent et au dessus de tout. Au dessus de ce que mon cœur peut ressentir et tout ce que mon Esprit peut réfléchir. Comme pour me rappeler que quand tout semble trop, toi, le El Lyon, tu es au dessus du trop.

Tu es précieux pour moi. Même si je n’en donne pas l’air, tu l’es. Et je suis précieuse pour toi, je le sais. Car tu m’as dit que mon nom est écrit dans les paumes de tes mains, et que l’image de mes murailles ne quitte point tes yeux.

Même si je suis perdue, tu cours me retrouver, tu me rattrapes et me ramènes dans ta tour forte. Que ce soit au milieu de la nuit, dans un 15 m² ou sur une route sombre à la recherche d’un soit disant amour perdu. Que ce soit le matin, sur un sentier en plein bois ou au fin fond d’un bureau, ou encore installé dans un avion à destination lointaine. Je ne suis jamais seule. Tu me vois et tu es là, présent et au dessus de tout.

Yaweh El Lyon. Tu es là. Au dessus de mon trop plein d’émotion, de doute, d’erreurs et de peurs. Tu es là, au dessus de tout.

Accepte s’il te plait, le peu de mots imparfaits que je t’offre ce matin. Accepte des paroles entre deux sanglots, des murmures pâteux, des silences remplies de pensées. Acceptes les s’il te plait. Pour l’instant , c’est tout ce que j’ai à t’offrir.

Le souvenir de nos soirées de feu, en joie et de prière en langue que seul ton Esprit comprend, te rendent nostalgique de nous . Je le sais. Mais s’il te plait, Yaweh, je n’ai que ce trop peu pour l’instant que je peux offrir.

Mais si tu le veux bien, Yaweh, je sais que tu peux me le prendre, ce trop peu, trop plein de petites choses imparfaites et me les échanger contre un trop plein de toi, Très Haut. Alors je serai pleine de ton Esprit, ton Saint Esprit.

Je le sais, que tu peux à nouveaux me remplir de toi. En souvenir de ton appel sur ma vie. En souvenir de ta mort à la croix pour moi et de ce jour où dans l’eau du baptême, j’ai décidé de te suivre pour toujours. En souvenir de la joie du ciel, manifestée ce jour là. 16 ans plus tard, je te le rappel, mais toi je le sais, tu ne l’as jamais oublié. Alors s’il te plait, prends ce trop peu qui ne m’appartient pas, qui ne me définit pas, qui ne signifie rien et donne moi ce qui est au dessus, que tu m’attribue comme héritage. Car mes trésors sont en haut.

Je continuerai à te le demander. Et si je n’y parviens plus, je vais l’écrire, et si je n’en ai plus la force, je me contenterai de le désirer de tout mon être. Jusqu’à ce que toi sur ton trône très haut, tu prennes compassion et exécute ta miséricorde.

Ces derniers temps ont été compliqué pour moi. Mais tu me le dis, pour toi, c’est le moment de manifester ta puissance. Car lorsque je suis faible, c’est alors que tu me fortifie. Et lorsque le péché abonde, ta grâce surabonde.

Yawhé El Lyon !

La vie est plus simple

La vie est plus simple, lorsque je me rapproche de toi.

Lorsque tu m’attire à toi, lorsque nous nous retrouvons.

Dans le brouillard de mes tourments, j’ai chercher une échappatoire à ton fardeau, oubliant que la vie est si simple avec toi, en toi.

Mais « où pourrais je fuir loin de toi ?  » « Tu as les paroles qui donne la vie ». Simple elle est en toi.

Je ne sais plus si je te l’avais déjà demandé. Je crois que oui. Et pourtant tu m’avais laissé m’en aller. Je ne peux t’en vouloir, j’ai mes tords, la responsabilité m’incombe. Tu m’as voulu libre, alors tu m’as fait indépendante. Indépendante de choisir, entre toi et d’autres , entre toi et moi, entre moi et d’autres, entre ta vie et ma vie, entre nos vies et d’autres vies. .

Je ne sais plus si je t’en avais parlé, mais tu t’es quand même interposé. Et pourtant tu m’as faite être humain, à ton image, capable de commander et d’appeler à l’existence.

Tu m’as fait forte, mais tu l’as ressentie, quand j’ai été affaiblie. Parce que mes faiblesses laissent ta force s’exprimer. Pour moi, tu es accourus.

Je sais, tu ne m’as pas laissé partir. C’est juste que ta force ne pouvais pas se mêler à la mienne. Ca aurait été la discréditer.

Mais tu tiens parole, tu tiens la promesse de toujours me garder. Alors tu m’as laissé aller, tu m’as laisser marcher, courir, gambader jusqu’à épuisement. Puis tu es venu.

Tu as ressenti ma fatigue, tu as vu mes pleurs, tu as entendu mes cris de douleur.

Tu es accouru. Parce que seulement à ce moment tu pouvais intervenir, à ce moment seulement ta grâce pouvait surabonder.

Alors la vie à retrouver sa saveur, celle que j’avais connu, celle qu’il m’est familière, celle qui est fastueusement légère. Celle que tu as toujours souhaiter que je m’approprie , à la quelle j’aurai du demeurer.

Je me rapproche de toi. La vie est plus simple.

Nouakchott le 19 septembre 2023

T.

Plus je la quitte…

Celle qui semblait être  consternée par mes pas est triste. Elle m’interrogeait à chaque foulées  et je ne savais quoi lui répondre. Maintenant c’est  moi qui l’interroge et elle ne trouve rien à  dire. Elle ne sait quoi en penser. Elle est devenue muette.  C’est  qu’elle est triste. De m’entendre en parler elle a du mal . Elle se demande ce qu’il me prend mais n’ose pas s’adresser  directement  à moi. Elle ne comprend pas , je l’aime tant, elle le sait.   Elle avait appris à m’aimer et ensemble nous faisions une paire qui ne manquait pas de se faire remarquer un peu partout où il nous était possible de nous afficher. Nous avions vécu tellement de choses, planifier autant , réussit pas mal, parfois perdu.  Mais nous en avions ris ensemble.  Parce que nous le savions, j’apprenais et c’était  fun d’apprendre  en se cassant parfois la figure. Qui parvient à  marcher  sans une fois ne serait ce que se manger le sol ? Personne. En plus elle adorait cette expression,  ca voulait dire que d’une certaine manière je l’embrassait. Ca voulait dire que d’une certaine manière nous étions  intime.

Elle qui m’éduquait. Elle en prenait un tel plaisir qu’elle  en avait oublié  qu’elle n’était que mon adoptrice et encore elle ne l’était pas infiniment.

Elle est triste, de m’entendre  dire : « tant pis si je la perd ». Elle sais que je ne le pense pas. Mais elle  ne l’a pas vu venir. Enfin si. Mais elle avait toujours cru en des paroles en l’air.  Elle m’a  chuchoté une nuit de pleine lune. « Est ce vrai, était ce vrai alors ? Etais tu sérieuse, l’es tu ? Je les entend le dire et je n’y  crois toujours pas. »

Je l’ai entendu et j’ai  fait mine que non. Elle a chuchoté, elle me croyais endormie, alors j’ai  fait comme.

Qu’aurais je pu lui répondre ? J’étais autant triste qu’elle.  Triste de devoir le faire, triste d’enfin pouvoir, triste de l’avoir dupée, de l’avoir séduite pour ensuite lui demander de m’oublier, de lui avoir laissé croire que c’était parfait.

Nous aurions pu en discuter, évoquer les raisons et les non raisons. Chercher celles qui existent et inventer celles qu’on  pouvait. Pour défendre et  à la fois contester chacune, ce que l’autre pensait de juste. Mais à la place nous avions choisit de nous souvenir. Les souvenirs sont l’âme d’un voyage métaphysique à travers  le temps.  Alors nous avons voyager à  travers son âme ou pour ainsi dire, à  travers elle.

Nous sommes allées à Poitiers, 5 rue du chaudron d’or . Nous avons traversé le centre ville jusqu’au parc blossac. Nous m’y avons vu assise dans l’herbe au printemps, dévorant l’étranger de Albert Camus. En Hiver, déambulant la place du marché. Et en été , dire aurevoir pour Bordeaux.

Alors nous avons bifurqué à  Bordeaux. D’abord  à cet aéroport , nous m’avons aperçu , l’air apeurée,  m’installant sur le siège  arrière de la toyota de Brice. Nous l’avons suivit jusqu’à  la Rue sainte Catherine,  la place de la bourse,  la gare SNCF. Nous y avons perdu notre souffle à me courir après. Moi essayant de rattraper le train de 6 h en direction de Lille.

Nous avons rigolé de la « pittoresque » Lille Flandre, pris le métro jusqu’à mitterie.  Sur l’avenue de Dunkerque,  nous m’avons aperçu un soir d’hiver me dandinant, cherchant mes clés, enjambant ces escaliers 2 par 2 jusqu’à  » la maison de poupée « . Mon 15 m2 dortoir. Nous avons pensé,  que je manquais de me casser une deuxième dent à chaque fois sur cet escalier étroit. Nous n’avons  pas su compter le nombre de nuit blanches, sous coup de pression d’Anne FRETEL. Nous m’avons  aperçu  à la cité  scientifique,  bibliothèque  Lilliad, engloutissant plus d’un litre de café  noisette, de muffins au chocolat, tout en débattant de sujet que seul.e.s des étudiant.e.s  de cette fac trouvait à débattre. Nous m’avons  vu assise à une table dans un coin de la MDE ( Maison des étudiants) déchiffrant chaque  phrases de gouverner le capitalisme comme s’il s’agissait des évangiles et que Isabelle Ferreras était un apôtre.

Ensuite nous m’avons vu partir, du jour au lendemain pour l’escale.  Paris. Chercher le RER pour Poissy,  en compagnie de Gael faye dans le casque, sur la douce mélodie de « à trop courir après mes rêves« . Nous m’avons vu là,  envoyer des CV, passer  entretiens sur entretiens, tout foirer aux tests d’anglais, jurer de m’améliorer.

Nous m’avons  surprise reprendre le chemin pour Paris, gare Austerliz jusqu’à  Orleans. Nous m’avons vu ce  fameux soir, après  3 heures passées , devant la paroisse Jeanne  d’arc à partager et parler, à donner ce qui devait restaurer le cœur, comprendre la révélation divine derrière ce qu’a été  l’idée de Coluche, le rôle  des enfoirés et toutes ses personnes présentes, autant que moi pour la même  cause . Sourire et rire, à ceux.celles qui en avaient le plus besoin. Sourire de ce sourire dont j’avais longtemps eu honte. En faire don, aussi simplement.

Nous m’avons vu ce même fameux soir, au balcon de l’appartement  260 , de la résidence  saint Laurent, boulevard Jean Jaurès d’Orléans, fixer la cathédrale sainte croix  tout droit et penser : « j’ai la grâce, d’être là ».

Nous m’avons  vu l’aimer,  pour la première  fois le lui dire. Elle qu’on n’avait pas prévenu, de mon arrivée.  Nous l’avons  vu glousser de joie, soupirer d’extase. Nous nous sommes vue en symbiose : elle heureuse d’enfin  me rendre heureuse et  moi reconnaissante d’enfin  pouvoir l’admettre.

Là, elle compris. Il m’aurait fallu moins la parcourir.  Peu la parcourir.  Elle compris, qu’il ne s’agissait pas de haine. Elle venait de le comprendre. Je ne la détestait pas, il n’en avait jamais été question. Que ni peur, ni amertume , ni méfiance ne me faisait partir.

Bien au contraire,  je l’avais  aimé,  depuis là bas. Je l’aimais encore  ici . 

A cet instant, elle tourne son regard vers moi. Elle aimerait dire : » Reste » . Elle aimerait crier :  » il n’est pas pas trop tard, il est encore temps. » Mais elle sait au fond d’elle. Elle avait toujours su. Elle s’en était douté quand elle avait lu la lueur dans mes yeux au retour de ce week-end de chez sa cousine. La quitter me ferait  davantage l’aimer.  C’est indéniable.  La quitter me ferait m’affermir.  Si elle m’a éduquée,  c’était pour cet instant là. 

Elle ne l’a pas dit cet aurevoir. Mais je sais que je la reverrai. On ne quitte jamais celle qu’on aime. Elle reste en nous. Elle, elle est en moi. Elle est irremplaçable. D’autant plus que : Plus je la quitte, plus je l’aime.

Paris, le 02 décembre 2022

A 02: 02

T.

Force à nous

La vingtaine est un mensonge.
Elle nous fait croire qu’on a du temps.
Elle nous fait croire qu’on est pas assez ….
Pas assez intelligent,  pas assez de compétences,  pas assez de diplômes,  pas assez de courage, pas assez d’argent,  pas assez de réseau,  pas assez d’expérience. 

La vingtaine est ce mensonge qu’on nous sert après le BAC, a coup de « la vraie vie commence » , « bienvenue dans la cours des grands ».
La vingtaine  est le mensonge qu’a 18 ans chaque cours en fac nous fait miroiter.
La vingtaine  est le mensonge que les offres d’emplois qu’on voit passer représentent.

La vingtaine  est ce mensonge qui nous console de nos choix erronés d’études,  de chemin , d’ami.e.s, d’amour,  de carrière,  d’emploi et parfois de démission. 

Elle nous console à  coup de  » la jeunesse est un risque à  courrir » . Mais cette phrase est fausse.

La vie est un risque à  courir , pas la jeunesse. 

D’aucun diront que , la vingtaine c’est la jeunesse, la jeunesse compose la vie. Et c’est vrai.

Mais la vie n’est pas jeunesse et jeunesse n’est pas vingtaine. 

Chère vingtaine, nous allons briser tes idées  fausses,  nous tremblerons , mais oserons, nous y croiront, nous volerons plus haut qu’on  nous aura souhaité, nous réaliserons, nous prendrons les rênes et iront en balade en  altitude. 

Force à  nous gens de vingtaine.

Un jour, peut-être, nous seront amené à servir des mensonges également. Mais avant cela,  on y arrivera 癩

Paris, le 25 Août 2022.

Le temps c’est un peu l’espoir

Le temps c’est un peu l’espoir. 
C’est l’espoir  de revoir sa famille après cinq années écoulées dans le temps. De les revoir tous, éparpillés  ou rassemblés, sur un glob terreste ou temporel ou devant une série, au salon, villa 236, « route du mahou », peu importe.

Le temps c’est un peu l’espoir .
C’est l’espoir  d’un jour pouvoir se retrouver, soi même,  se trouver , soi même, après s’être cherchée 26 ans durant , un peu partout , parfois là  où  il ne fallait pas, pas à  pas, imaginant avoir du temps.

Le temps c’est un peu l’espoir. 
C’est l’espoir d’apprendre demain , qu’hier et aujourd’hui  ont du sens, avaient du sens, et n’ont pas servie à rien, pour les choses qu’on a désiré tant.

Le temps c’est un peu l’espoir.
C’est l’espoir de découvrir que des milliards de milliers de saisi sur un PC LENOVO yoga 520, core i3, 14 pouces, tactile , ne sont pas perdues. Que chaque phrases entendues et retenues dans l’un des amphis / l’une  des salles du bâtiment SH3 de la fac de science eco et sociale , cité scientifique université de Lille ne seront pas jetées aux oubliettes au profit de d’autre saisis sur clavier mobile, relié à PC LENOVO thinkpad, core i5,  à rue brillat savarin, Paris 13 , immeuble horizon. Donnant sensation de se trouver dans un horizon spacial.  Que dis je ? Temporel !  Horizon temporel. 

Le temps c’est un peu l’espoir. 
C’est l’espoir de pouvoir encore se servir malgré  le temps, de ce bout de papier, poussiéreux de 2 ans, riche de 7 ans, de transferts western union, moneygram, Ria,  de réflexions et de nuits blanches, de travail, de lectures,  de recherches, de doute et de prières,  de joies et de tristesses. De le lui apporter et le voir sourire et dans son regard fier, l’espoir que chaque saignement à blanc porteront bénéfices avec le temps.

Le temps c’est un peu l’espoir.
C’est l’espoir de mettre fin à un compte à rebours qui perdure depuis le temps, d’ignorer le temps qui fil et qui emporte avec lui les envies. Envie de partir , envie de rester, envie tout court ou de courir, s’envoler,  planer comme un oiseau de fer, défiant toute règle de la physique , de l’aérodynamique et d’efflorer la Lune, lui roder autour comme un.e prétendant.e qui a tout son  temps.

Le  temps, c’est un peu l’espoir,  l’espoir qui nous nourrit ou nous pourrit par le temps qu’il fait et que nous chérissont tant.

T.,  le 30 Aout 2022

A 22:05, Paris

12 Août 2013

Cela faisait presque 2 mois depuis le  24 juin.
2 mois que nous nous voyons. 2 mois que je ne t’envoyais plus balader. Et 2 mois que tu ne cessais de me rappeler tout ce qui te passait par la tête. 

Rien était prévu.  Mais tout s’y prêtait.
La maison vide,  mon cadeau pour ton anniversaire, nos voix qui s’éteignaient pour laisser place à  nos regards. Le tien dont je commençais bien à  comprendre le langage.

Tu t’es rapproché un peu trop près de moi. J’en ai eu le souffle coupé.  Tu n’as rien dit. Moi non plus. Et c’était fait. Nous avions notre premier bisou.  J’avais  mon premier baiser. 

On ne se souvient jamais  des derniers, seulement du premier .

Pour moi, nous venions de commette l’acte qui nous scellait à jamais.

C’était le début des rêves où je m’endormais près de toi.

T’étais mon Houri. T’es mon Houri.

B.T.H

Quand je t’ai rencontré  j’avais 15 ans et demi. Je ne me rappelle plus de la première fois où je t’ai parlé. Je me rappelle de la première fois où tu as mit ta main dans mes cheveux de manière brusque et a tiré sur mes nattes. J’ai été choquée sur le coup parce que « mais on se cause pas celui là, pourquoi il fait ça ? « .

Et puis tu as essayé par la suite de prouver à tout le monde que tu étais plus intelligent que moi. Moi je m’en foutais je voulais juste avoir de bonnes notes et si cela me plaçait au rang de première de classe tant mieux.

Ensuite on ne s’est plus trop parlé de l’année. 
Puis un jour comme ça, tu t’étais permis d’écrire dans mon carnet de note que j’étais ta femme. Deuxième choque. J’en ai rigolé. A 15 ans je ne m’imaginais même pas mariée. Même mes poupées barbies je ne les mariais pas.

Par la suite je ne sais plus . On ne se côtoyait pas sinon j’aurai eu des souvenirs. 
Je me souviens seulement de la rentrée qui as suivit . Celle de la terminale. On faisait en quelque sorte l’inventaire des personnes qui avaient quittées le lycée ou qui ne c’était pas encore inscrits.
Puis il y avait toi qui manquait.
Je t’ai appelé. 
Tu as décroché avec un  » Allo. C’est qui ? ». Il y avait énormement de bruit làoù tu te trouvais. Tu étais surement dans un cybercafé. _ Ca je le comprendrai bien plus tard quand 6 mois après le début de notre relation , je m’avoueras ce que tu aurais souhaiter ne jamais me révéler_. J’ai répondu « la méchante ». Tu as dit « ST ? » ,  j’ai répondu « comment tu vas ? » Tu as dit  » bien et toi ?  » . Puis je t’ai demandé pourquoi tu n’étais pas encore là, pas encore inscrit.  Tu m’as répondu  » où ?  »

– A l’école . 

– Aaaah t’inquiète je vais venir.

– Tu n’es pas encore rentré de vacances ?

– Non je ne vais pas en vacances, je suis à Abidjan. Je viendrai.

– Okay . A bientôt alors. J’ai répondu.

– Merci beaucoup.

Sur tes paroles, j’ai raccroché. je n’avais que 100 FCFA pour cet appel et il était hors de question qu’il fasse plus de 3 minutes. En plus il était presque 19h, j’étais a Aboisso pour le week-end et mon père n’aurai pas tardé à rentre. J’ai remis le téléphone au garçon de la cabine et j’ai réglé mon appel.


Beaucoup de choses se racontais et la plus répandu était que tu quittais l’école à cause du papa de É. Assamoi.
Je me disais que c’etait dommage et je souhaitais en savoir plus. C’était un innocent appel. Loin de penser que ce serait le début d’un attachement pour la vie.

Tu es arrivé.  Tu as osé me demander, si tu m’avais manqué.  Choquée encore . Pas du tout. Agnima, Edgar, Seuh,  Sarah m’avaient manqués, oui. Mais toi non . _Pourtant, je me mentais à moi même. _
Tu en as rigolé. 
Tu n’étais pas censé être là. Dans ma classe, dans cette série. Mais du jour au lendemain tu ne souhaitais plus être en Terminale A2.


Ensuite, tu avais choisit de devenir un pot de colle, pire qu’une sensu, pas moins qu’un poux. Tu me suivais partout. Tu voulais tout savoir. Ou j’habitais. Si je fréquentais un garçon.  Ou j’allais tous ces week-end et pourquoi.  Tu te mêlais de tout.

Je t’ai repoussé  tant de fois. Mais je revenais toujours à toi quand tu n’étais pas présent en cours . Je suis celle qui répondais toujours « il est malade » et ramenais soit tes copies, soit mes cahiers de cours afin que tu puisses te mettre à jour.
Ce soir là où je suis arrivée chez ta mémé , mes cahier et quelque unes de tes copies sous ma main, te trouvant entrain de te brosser les dents avec « un Seridaga », comme un vrai petit  Dioula. Tu t’en souviens ?

J’ai réalisé que n’étais pas juste BTH. Que tu étais un jeune garçon.  Qui pourrait me plaire . Je ne sais pas si c’était l’effet de te voir dans un environnement que je connaissais bien, exécuter des gestes qui m’étaient familiers. Je ne  sais pas si c’était parce qu’en me raccompagnant chez moi tu m’avais jurer  » je vais te marier T., tu ne veux pas devenir ma femme, mais tu le seras. Tu en seras surprise ». Ou encore parce que c’était un de ces rares soirs où j’avais obtenu presque à l’arrache l’autorisation de sortir après 18h.
Mais j’ai presque senti ce jour là que tu ne lâcherais pas l’affaire et j’en étais un peu ravi.

Tu as passé plus de 8 mois à « être dans mon sang » comme on le dit. A essayer de me voler des bisous. A rechercher une certaine approbation de moi en classe. Mais aussi à faire tourner la tête.

Un soir , à la veille des oraux du bac, je t’ai dit par message : »Peut être que je veux que tu sois mon cœur ». Tu n’y croyais pas. J’avais répondu: « laisse tomber ».  Tu m’as tout de suite appelé. Et tu as dit :

– jure, que ce que tu viens de dire par message est vrai.

J’ai répondu :

– je ne jure jamais.

– Alors, promet le -moi.

Je te l’ai promis. Tu as tout de suite voulu venir chez moi, enfin , chez mes parents.

– Là maintenant ? Il était 22h . »tu es bête ? Après les oraux. » Tu as répondu que tu étais d’accord. Tu as rajouté « tu me combles de joie ». Puis tu as été faire ce tweet. « Elle m’a dit oui, je suis sur un petit nuage ».  J’en, ai rigolé toute la soirée. 

Trois années après, j’ai regretté ce « oui ».
Trois années après, je maudissais ce jour .

Tu n’étais plus là.  Je n’étais plus ta petite femme et ta joie. Comme une tempête j’avais réussit à faire s’ébranler tout l’amour que tu me portais. Jusqu’au respect. Je m’en voulais et ne t’en voulais pas. Je me détestais en continuant à t’aimer.
J’ai user de tous les moyens. Tu étais à une autre. C’était trop tard.

Une année et demi après tu es revenu.
Tu me regrettais,  tu étais sûre maintenant de vouloir que de moi. Tu m’idolâtrais.  Moi T. Celleque tu avais rejetéet littéralement jetté un soir d’avril 2016, un mois avant ces 20 ans.

Tu étais là maintenant, je devais en être heureuse, c’est tout ce que j’avais demandé au ciel. Cest tout ce que j’avais pleuré à Dieu et toutes les personnes qui ont bien voulu être des oreilles attentives pour moi. Mais je ne voulais plus de toi, de nous , de moi avec toi réveillant nos démons.  Je te désirais mais pas comme ça. Pas sans avoir guérit. Pas sans avoir constamment cette peur que ce soit un rêve, quand je te parlais.  Pas sans avoir oublié ce soir où tout avait basculé. Pas comme ça. Pas sans avoir calmé mes démons. Sans avoir repris confiance totale en toi. Pas sans avoir fait fit de Roxane, Daniela, Rima et toutes ces filles qui t’avais lorsque moi j’étais ivre et effondrée de toi. Pas sans avoir fait une croix sur nos mots, les miens les tiens , nos blessures et tout ce qui me restait dans un coin du cerveau faisant passer raison avant cœur.

Une année après je testais un autre amour. Pour oublier.  Pour passer  à autre chose. Il le fallait m’avait on conseillé. Alors je me suis laissé aller.

Il n’avait pas la  même saveur que le notre. Un amour un peu franco’ivoirien  ,  un peu moderne, un peu moins attachant ,  plus libre, un peu terne , moins passionnel, plus raisonnable, moins fougueux, plus calme , moins coléreux.  Un amour où j’entendais presque tout ce que tu ne me disais jamais et que j’espérais entendre. Que je suis belle. Que je suis Douce. Que je suis hors paire. Mais ce n’était pas notre amour .

Il aimait lire , ne discutait que rarement quand je voulais avoir raison. Avait un diplôme, était chrétien. Pour lui, j’étais « patrona », « cheffe », « c’est toi qui contrôle », disait il.

Mais non .

Ce n’était pas toi et je ne voulais pas contrôler, je te recherchais. Toi. C’est ce que je voulais.

Toi et moi. Ancrés  et liés . Nous l’avons été. Tu m’a dit deux ans plus tard. « Tu es en plein dans ma vie T! » Et trois ans plus tôt « tu es mon tout T ». Il me manquait ces mots exagérés sans être quotidien, ces sentiments passionnelles , sans semblant, sans être charnelle. Il me manquais ces étreintes qui me réchauffais littéralement le cœur. Ce regard qui me brûlait la peau. Ces mains qui me donnais la chair de poule, la sensation d’être deux sans sexualité et cette voix qui me donnait joie immédiate. Il me manquait toi.

Puis j’ai arrêté tout. Arrêté de te chercher en lui . Arrêté de nous chercher ailleurs. Après 5 mois j’étais essoufflée.

Mais tu avais aussi tout arrêté.  Arrêté de me vouloir. Arrêté d’insister.  C’était compréhensible. Tu avais trouvé un autre amour, peut être meilleur que le nôtre, tu n’allais pas m’attendre indéfiniment. Tu ne pouvais pas savoir, que je t’aimais encore, que je faisais semblant, que je brûlais pour toi, de toi. Que chaque souvenir de nous me paralysant, me courrais et me culpabilisais. Mais tu étais trop mon, et c’était trop tard, j’avais fais ce qui me semblait raisonnable.

Je me suis écarté . Puis je m’y suis faite.

Mais pourquoi 8 ans plus tard bordel, je tai encore dans la tête ? Je me rappelle et me ressasse des scènes et des mots ?

Je me souviens de ce jour.  Où.  Tu étais de passage vite fait. C’était la période où tu n’avais pas « assez de temps ». Tu m’apportais du Nutella ce jour là. Tu ne souhaitais pas rentrer et j’étais triste que tu ne puisse pas. Mais tu es arrivé,  je t’ai ouvert, tu m’a dit « hey « . J’ai souris. Tu m’as fixé comme pour dire « désolé j’aurai aimé rester »  » j’ai répondu par un regard « ce n’est pas grave, je comprends ». Ensuite on est resté là 2, 3 minutes ? A ne rien dire et simplement se regarder en souriant
Tu as dit « on se parle par messages ? » j’ai répondu « oui ». Tu as dit « aurevoir mon amoureuse ». J’ai ris . Tu as tourné le dos pour arrêter un taxi, je t’ai regardé y monter , puis voir le taxi démarrer. En refermant le portail, j’avais un message : « je t’aime ma femme ».

Il y a 5 ans, j’avais 20 ans…

J’avais 20 ans…

J’avais 20 ans, je pleurais sur mon « sort » et je criais à la vie que j’étais prête à la vivre. Je me couchais à 00h après avoir scrollé des heures, je m’endormais à 2 h, après avoir pleuré un peu, je me réveillais à 5 h, après 30 minutes de rêves, je me levais à 6 h, après quelques minutes de prières.

J’avais 20 ans, je croyais au temps, je m’accrochais à ses teintes, tantôt roses, tantôt bleues, tantôt rouges, d’une minute à l’autre grises. Le temps me semblais infini et je ne courrais pas après lui. Je me répétais « prends ton temps car tu dois apprendre. Le temps est à revendre et toi tu vas l’acheter. » Donc j’offrais le temps que j’avais à qui voulait. Pour du bien, pour du faux, parfois par peur, pour de vrai par principe, par estime , par amour, par respect, par gentillesse. Parfois par crainte de paraitre ringarde, parfois pour me « décoincer », le plus souvent par naïveté. Heureusement, je m’en offrais parfois.

J’avais 20 ans, je lisais beaucoup, je lisais de tout, je voulais apprendre, je voulais savoir, comprendre pour prendre. Prendre de la connaissance, prendre les rennes. De quoi ? Pourquoi ? Je ne sais plus. On m’avait dit « lis ! Le savoir se trouve dans les livres« . Pour le coup c’est une vérité. J’apprenais beaucoup dans mes livres. J’en savais beaucoup ? Non, on en sait jamais assez. Alors je continuais à lire. Je savais l’essentiel pour bien faire mes devoirs, pour bien argumenter, pour être renseignée sur des sujets, pour me divertir. Ca y aidait, alors je continuais. Je tenais une liste de lectures à faire. Je lisais roman, journal, blog, revue, bible. Tout y passait sous mes yeux . Pour que rien ne m’échappe.

J’avais 20 ans, un garçon m’avait pourtant échappé. Mais je l’attendais. Je le disais à qui pouvait l’entendre, que c’était pour toujours et à jamais. Je criais au vent qu’il le ramène et nous réunisse, je colorais mes 20 et … ans avec lui, avec moi. Je n’avais que 20 ans, j’avais tout pour y croire. Pour croire en l’amour d’un seul, pour croire en l’amour de tous. Pour croire en mon cœur et ne pas compter les erreurs, pour pardonner celles des autres aussi.

J’avais 20 ans et je ne savais pas garder mon cœur. A l’église on répétait ce verset: « garde ton cœur plus que tout autre chose car de lui viennent les sources de ta vie » (Proverbes 4:23) . Je le connaissais par cœur, je le citais souvent . Mais je ne savais pas y faire, je croyais savoir, peut être je ne sais toujours pas. On ne sait jamais si on sait garder son cœur. Le cœur surprend toujours, il est espiègle celui là. J’offrais mon cœur à tous. Je ne le gardais point pour moi seul. J’offrais mon cœur aux émotions des autres. Je croyais bien faire. On me disait « tu as le cœur sur la main » , et j’oubliais qu’il est censé rester dans ma poitrine.

J’avais 20 ans, je dessinais des roses, parfois des tulipes, parfois des visages, parfois des mangas , d’autres fois les Wix, d’autre fois des fresques. Je dessinais pour tuer le temps, pour réfléchir, fléchir mes questionnements et mettre sur papier les images que j’avais dans mon esprit. Je dessinais pour me vider l’esprit et les mains, du trop plein de moi. Je dessinais aussi des plans.

J’avais 20 ans je faisais des plans et je les marquais noir sur blanc. Une liste de choses à faire par ci, une autre par là. Des objectifs çà et là, des peurs à surmonter d’autre part. Des voyages à faire par ci, des lieux à visiter par là. Des formations à faire par ci, des évènements auxquels participer par là. Je faisais des plans, des plans pour demain, des plans pour refaire hier. Je prévoyais tout et effaçais des épisodes. J’avais l’âge pour et pourtant je n’avais rien encore fait. Donc j’écrivais tout en grand, je me croyais grande, je me voyais grande.

J’avais 20 ans et j’étais assez grande, pour la moi de 10 ans. Aux yeux de la moi de 15 ans, j’étais au top de l’âge. Assez grande pour créer. Créer cette plate-forme par exemple, assez grande pour oser. Mais pas assez grande pour parler. Assez grande pour écrire, obtenir un diplôme universitaire, mais pas assez pour partager mes petites idées. Assez grande pour penser à demain. Mais pas assez grande pour prévenir demain. Assez grande pour planifier partir. Partir loin de là bas, partir pour revenir, plus grande encore que ça, plus grande que je pensais ne pas être. Partir pour devenir.

J’avais 20 ans et j’écoutais beaucoup de RAP. Mieux J’écoutais du Youssoupha souvent. Ses chansons qui semblent venir du passé, vieux de trop de mots, de réflexions j’imagine. Ces sons pleins de sagesse . Sagesse humaine, sagesse céleste ? Un peu des deux, sagesse tout court. Je repassais en boucle « espérance de vie ». Je savais ce que ça signifiait ? D’une certaine manière. A 19 ans j’avais aperçue un bout de ce qu’est l’espérance d’une famille. Et la famille c’est la vie non ? Je repassais en boucle ce titre je m’écriais dans ma chambre  » Youssoupha est trop pur » . Ses paroles me parlaient, celles de grand corp malade aussi. « Je pense donc je suis » me parlait. J’écoutais aussi du Diams et en boucle  » j’ai 20 ans » , » si c’était mon dernier « , « écorchée vive ». Je ne l’étais pas j’essayais de comprendre ceux et celles qui l’étaient . Alors j’écoutais « immortel », « essaie encore » de La fouine , j’écoutais du Zaho. J’aimais m’imaginer avoir écrit « allô ». Je ne faisais pas de tri , j’écoutais de tous, je les écoutais tous ?

J’avais 20 ans, je les écoutais un peu trop. C’est l’âge où on se faufile, c’est l’âge ou on ne réfléchis plus ou bien on réfléchis un peu trop. Moi je réfléchissais trop. C’est la grande frontière pour certains, une transition. Pour d’autre, une transition vers un autre soi. Pour moi, c’était l’allée vers la lumière.

J’avais 20 ans, je ne voulais plus trop écouter la petite voix dans ma tête. J’écoutais les conseils, j’écoutais les autres de 20 ans, j’écoutais les plus grands de plus de 20 ans.

J’avais 20 ans, je voulais comprendre.

J’avais 20 ans, je voulais mieux comprendre pourquoi mon père se couchait à la même heure et se réveillais toujours à la même. Pourquoi il ne regardait que le journal télévisé et pas d’autres émissions. Pourquoi tous les soirs il semblait tellement fatigué mais que le Week-End ils ne se reposait pas. Pourquoi il avait choisit de partir.

J’avais 20 ans, je voulais mieux comprendre pourquoi ma mémé était si méfiante de l’être humain. Pourquoi elle demandait toujours les origines tribales de nos ami.e.s, pourquoi elle avait la chansonnette pour chaque situation. Pourquoi elle se sentait obligée d’intervenir dans toutes les conversations. Pourquoi elle ne reconnaissait jamais les personnages de télé dans les feuilletons. Pourquoi elle pardonnais toujours tout et surtout mon oncle.

J’avais 20 ans, je rêvais d’être dans la tête de ma mère. Je voulais savoir si comme moi, à 20 ans, elle avait rêvé. Pourquoi elle avait choisie de rester quand elle aurait pu partir.

J’avais 20 ans et je rêvais. Je rêvais de la moi encore plus diplômée, de la moi indépendante, sans avoir à demander de permission pour sortir ou aller juste au CIRES . Je rêvais de la moi à 25 ans.

J’ai 25 ans …

Je souris à mon « sort », je le nomme « mon don ». Je ne pense plus avoir vraiment un sort, juste un chemin de vie que je ne contrôle pas, mais dont je suis parfois avertie, parfois non. Celui à qui je l’ai remit totalement, en décide. Je cris à la vie que je crois à un nom, qui est au dessus d’elle, que c’était déjà le cas, et que ça n’a pas changé. Je me couche à 23h après avoir écris une heure, je m’endors à 1 h, après scrollé un peu, je me réveille à 4h, pour un temps de prière, je me recouche pour ensuite me lever à 8h.

J’ai 25 ans, j’ai l’impression d’avoir perdue mon temps à 20 ans, pour rien , dans le temps. Je me console, je me dis  » tu n’as rien perdu, tu as appris, appris à vivre , appris pour vivre tes 25 ans« .

J’ai 25 ans, je lis encore, toujours. J’avais arrêté un moment, mais là je suis à fond. Je lis ce qui m’éduque, comme toujours. Mais surtout les autobiographies, et davantage ma bible. Récemment j’ai lu « Une éducation« , de Tara Westover, je me suis sentie bénie, d’avoir eu l’enfance que j’ai eu, d’avoir les parents que j’ai, et surtout d’avoir la chance d’avoir découvert cette histoire aussi miraculeuse que dingue.

J’ai 25 ans, j’apprends à garder mon cœur. Il est la chose, l’organe, mon don le plus précieux à présent. Plus j’apprends à le garder, plus je parviens à gérer mes émotions et plus je vais bien. J’en viens à me dire, que je devrais apprendre ce que j’apprends à des plus jeunes. J’aurai aimé qu’on m’apprenne plus tôt.

J’ai 25 ans et mon cœur guérit, tout doucement, mais il guérit, surement.

J’ai 25 ans. On me dit que je suis jeune, on me dit que j’ai le droit, de rêver encore, que j’ai encore le temps, que tout ne fait que commencer quand les 20 ans finissent. Et j’y crois.

J’ai 25 ans, j’ai fait le tour du monde, enfin bref de mon monde. Je n’écoute plus des voix, je n’écoute plus que la petite voix. Je me suis réconcilier avec elle, nous parlons, rions, pleurons, marchons, ensemble et c’est merveilleux. Elle savait que je reviendrais, elle m’attendait.

Jai 25 ans , j’ai parfois des regrets, je suis partie très loin, je ne suis pas encore revenue mais je le prévois toujours.

J’ai 25 ans, je ne dessine plus, je retranscris des paysages, mais aussi des graphiques et des images , que parfois je ne comprends pas, que quelque fois je montre, mais que la plupart du temps je cache. Quelqu’un trouve ça artistique , pour moi ce n’est que du gribouillage et pas plus.

J’ai 25 ans, je n’attends plus aucun garçon, peut être qu’un m’attends, ce que mon frère me dit. Cela m’importe peu, cela ne m’importe plus.

J’ai 25 ans, je suis diplômée, j’en ai un en plus maintenant. Mais qu’importe ? Je me suis cherché , après avoir assimilé, après avoir compris que les opportunités comptent plus que les souhaits et les diplômes. Je les ais quand même obtenu . Mais qu’importe ?

J’ai 25 ans, je commence une vie, sans devoir, sans compos, sans Td. Une vie de deadline, de dossiers à traiter, d’appels à passer ou décrocher, de réunions auxquelles assister … Je planifie toujours tout, j’en suis maintenant experte, je planifie moins bien mieux qu’à 20 ans. Mais plus des objectifs, maintenant des visions. J’écris encore noir sur blanc un peu beaucoup plus. J’écris des révélations ,j’écris mes sentiments, d’autre fois des mots qui veulent rien et tout dire, mais pour ca je me laisse guider.

J’ai 25 ans, j’écoute toujours du Youssoupha. J’écoute du Called out music, beaucoup de Dena Mwana, surtout du Marvel city music. Oui j’écoute de l’anglais ! J’apprends à parler anglais.

J’ai 25 ans, je peux dire que j’apprends à gérer mon temps. Pour le mieux , pour moi, pour eux mais surtout pour moi. Je ne l’offre plus. Je m’en sert pour appliquer ce que j’ai appris à 20 ans.

J’ai 25 ans, et je suis plus que libre , je choisis de l’être. Certains me croient asservie, pour moi c’est la preuve, qu’aux yeux de tous, aucun fer ne me retiens.

Si Rousseau avait raison en disant  » L’homme est né libre et partout il est dans les fers » , alors je comprends pourquoi je me sens sauvée de fers avec cette sensation de retrouver ce que j’ai tant recherché.

J’ai 25 ans je ne suis pas parfaite comme je l’espérais à 20 ans, mais au moins je suis libre et en paix. 

J’ai 25 ans, depuis le 21 Mai 2021, dans moins de 5 ans, un jour j’écrirai surement, j’avais 25 ans …

Assumer la vingtaine

Comment dire ?

On ne l’assume jamais. On la vit.

Pour tout dire .

La vingtaine elle nous surprend, nous arrache les espérances et nous convainc que le n’importe quoi auquel on avait cru etait tout. Sauf elle.

Alors. On la vit.

Assumer la vingtaine, c’est la vivre.

Petit pays

Fais d'abord défiler le texte, mets en lecture la vidéo et remonte lire. C'est bien mieux ainsi.

Cesária Evora en fond, j’écoute petit pays. Chanson que je ne comprends pas du tout. Je sais juste que ça parle de son pays, de chez elle. Et d’un coup, je pense à chez moi, je me souviens de chez moi. De mon endroit, mon coin , ma terre. Qu’est ce qu’elle me semble si loin maintenant, moi qui voulais à tout pris m’éloigner d’elle. C’est paradoxale, maintenant elle me manque.

Puis le son passe, en boucle sur YouTube, automatiquement passe à une autre chanson. Et j’ai cette boule dans la gorge, ce sentiment d’encombrement, j’en étouffe presque. Puis je me souviens, je viens de prendre une gélule, de fenugrec pour stimuler mon appétit et ma pousse de cheveux. Parce que je viens de me les couper et je regrette. Je regrette parce que je ne voulais pas. Mais j’en avais marre de les voir lutter avec ce climat qui leurs est étranger. J’avais mal et marre de leur infliger ça, alors je les ai coupés.

J’allume mon ordinateur, toujours du Cesária Evora en fond, je fais défiler des photos, les miennes , de chez moi, moi avec les miens chez nous. Et je m’imagine, « qu’est ce qu’ils font à cet instant précis ? » Qu’est ce qu’il s’y passe chez moi ? »

Il me manque, mon chez moi. Elle me manque, ma terre, celle qui connait si bien mes pas, qui les as porté , protégé, et forgé. Maintenant que je marche sur une autre, avec la sensation de devoir toujours faire attention, d’apprendre à nouveau à marcher, de devoir être délicate, me présenter et me faire accepter, je réalise.

Souvent je me demande, est ce que je lui manque aussi à elle ? A ma terre ? Est ce que comme moi, à chaque pas, elle se demande si c’est moi avant de se rendre compte que non ? Est ce qu’elle se demande pourquoi je ne la foule plus ? Elle doit sans doute savoir. « MAIS EST-CE QUE JE LUI MANQUE ? » Je n’en sais rien, je ne le saurai pas maintenant, peut-être jamais.

Quand au ciel, je ne marche jamais sans l’avoir au coin de l’œil. J’y guette cet oiseau de fer. Et lorsque j’en aperçois un ?! Nostalgie et rêves refont surface. Nostalgie de mon départ soudain. Rêve de mon retour prochain.

Les larmes me montent , peut-être parce que maintenant c’est le chant des sirènes des Fréro Delavega qui passe et que dans le refrain ils n’arrêtent pas de répéter « quand les souvenirs s’emmêlent, les larmes me viennent » . Mais quoi qu’il en soit je ressasse et je prévois. Ressasser ce départ soudain et soudainement le regretter, mon esprit en fait mille gymnastique.

Parti d’un coup , comme une voleuse dans la nuit, comme si on m’avait arrachée… Non, je me suis arrachée , moi-même , soudainement , cruellement , aux miens, à ma terre. Envolée, comme un oiseau apeuré. Je l’étais d’ailleurs , apeurée. Apeurée. De quoi ? Je ne sais plus trop. De passer à côté « de l’opportunité ». Laquelle ? Celle de fouler une autre terre qui n’avait pas vraiment été prévenue de ma venue. Avais je même le choix ? Je ne sais pas. Peut-être que si . Peut-être que non . Je ne le saurai jamais. L’essentiel est qu’au moins je sais ce qu’il reste à faire, ce qu’il me reste à faire. Alors ça importe peu, ça n’en vaut pas la peine de penser à ce qui aurait du être fait.

Cette terre me façonne. Cette inconnue ne supporte certes pas mes pas, elle ne me berce pas comme ma terre l’avais fait, mais elle fait ce que malheureusement je dois m’obliger de reconnaitre la mienne n’a pas su faire. Elle me grandit. Normal, la mienne m’a chouchouter, un peu trop. C’est normale. Mais celle si, elle n’a aucune raison de le faire, et ça me grandit. Qu’importe que ce soit par des épreuves, je les passe avec brio, parce que la mienne à su m’en donner les bases, elle m’a éduquée au moins.

N’est ce pas, qu’elle le savait ? Qu’un jour je partirai pour la rencontrer, sa cousine, de l’autre côté du rivage, une autre forme de vie. Sacrée terre-mère, elle sait presque tout.

D’ailleurs, parfois je me demande si la mienne sait tout ? Est-ce qu‘elle ressent de par son sixième sens, qu’elles ont toutes, ce que je ressens ? Je parle de ma mère, génitrice. Je ne sais pas si elle sait. Je ne lui dis pas. Pourquoi ? Parce que…

Je ne suis pas triste, je suis confiante. Un peu troublée mais je suis reconnaissante. Je suis en doute, mais je relativise mieux, ainsi , je vise. Je ne suis plus apeurée. Oh non j’ai de l’assurance.

« La foi, c’est la ferme assurance »  » La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend viens de Dieu« .

J’ai l’assurance que de la haut, le père créateur, de ma terre, la mienne, cette terre aussi qui me supporte plus qu’elle ne me porte, ce père est à l’œuvre pour moi. Parce que j’entend ce qui viens de lui, je le lis et cela resonne dans mon cœur. Je l’entends, et j’espère en étant fermement sûre du fait, que ce qu’il me dit est vrai et s’accompli , comme il a été dit dans ce que j’ai lu qu’il a dit.


Texte écrit textuellement, en Juillet 2018 à Poitiers, 9 mois après une arrivée brusque, après un départ soudain, comme pour accoucher de sentiments enfouis.

Paroles en Francais :

Là haut dans le ciel, tu es une étoile
Qui ne brille pas
Ici dans la mer, tu es du sable
Qui ne mouille pas
Éparpillée de par le monde
Roche et me
r

Terre pauvre remplie d’amour
Avec la morna et la coladera (genres musicaux capverdien)
Terre douce pleine d’amour
Avec le batuque et le funana (genres musicaux capverdien)

Tant de nostalgie
Nostalgie, nostalgie
Tant de nostalgie
Nostalgie sans fin

Petit pays, je t’aime beaucoup
Petit pays, je t’aime beaucoup