Ta promesse

Te souviens-tu de ces sms qui disaient « promets moi de ne jamais m’abandonner « ?

Tard dans la nuit, après m’être ressassée une dernière fois mes journées, je me couchais rassurée par tes écrits , des messages qui disaient « je te le promets, ma joie ». Parfois accrochée à mon smartphone, sans m’en rendre compte mais j’en suis sûre, sourire au coin des lèvres je m’endormais paisiblement. Comme si tes mots étaient sécurité, comme si c’étaient eux les boucliers contre le « gagamou*  » de mes cauchemars d’enfant. Je m’endormais et je rêvais du même rêve. Ce rêve où tout était rose pâle, dans lequel ma tête reposait sur ton épaule.

Au réveil, un sms. Un simple « bon réveil ma douce » réussissait à classer très loin ces journées fades que j’avais connu. C’était magique d’entendre retentir tes clés quand tu t’approchais de chez moi . On pouvait te traiter de gardien de prison et rire de tes bruits. A mes oreilles ce n’était pas que des bruits.

C’était le signe que ma journée était gagnée d’avance, que je ne m’ennuierai pas, que les questions perpétuelles dans mon esprit s’en iraient pour quelques heures, que je ne sentirai pas le temps s’écouler, que je passerai du temps avec toi. Comme le son de la cloche de notre dame de paris l’est pour ses fidèles , c’était pour moi LE son, parce que chacune de tes venues étaient spéciale.

Que valait à nouveau la télé ? Ces mangas , séries, jeux, télés-réalités dont je ne me passais pas? Ces indispensables qui tuaient mes ennuis et noyaient ma solitude ? Mon smartphone me rapprochait de toi et donc je ne le quittais plus des yeux . Je te lisais toi, alors au diable ces romans qui ne faisaient qu’accentuer mon apparence d’intello « toujours avec un bouquin ».

Je t’aimais , j’en oubliais tout. Je t’aimais, plus rien ne comptait. Je t’aimais , mes journées étaient toujours aussi quiètes mais moins solitaires . Je t’aime, est-ce de la folie ?

Il parait que dans 99,99% des cas le premier amour rend fou. Sauf que toi tu n’étais pas que mon premier amour. Tu étais mon amour pour la vie. Tu ne m’abandonnerais pas. Jamais. Tu as été prêt à tout pour que je cède et tu serais prêt à tout supporter pour demeurer MON amour. Tu es ma chance.

Mais que s’est t’il passé ? pourquoi j’écris à l’imparfait ? As-tu trahi ta promesse ? Pourquoi la télé semble me regarder avec cet air de pitié ? Que font à nouveau ces bouquins dans mon sac ? Pourquoi je suis à la recherche de mon smartphone que chaque trois heures ? Pourquoi je passe mes journées à me remémorer LE SON mais en vain ? Il se fait tard, je m’endors mais aux coins de mes yeux, des larmes. Et j’en rêve encore du même rêve qui n’est pas l’autre. Tout est bleu nuit, je suis face à toi, ma tête entre tes mains et je t’entends me dire « je te l’avais bien promis, non ? »